Je viens d'écouter l'interview de Susan George sur France Inter à propos des "usurpateurs" et ça fait plutôt froid dans le dos. Le pire, c'est que je suis déjà conscient du problème. Mais quand quelqu'un remet comme ça les points sur les i, je me sens vraiment impuissant et je comprends pourquoi même les élus et les gouvernements peuvent légitimement se sentir impuissants. Peut être que la raison pour laquelle le monde tourne maintenant autour des multinationales vient du fait qu'il est plus facile de s'unir autour d'un unique objectif clair et quantifiable (faire du pognon) plutôt qu'autour d'un objectif flou, subjectif, mal défini (vivre heureux). Il est clair que la recherche du pognon motive mieux les individus que la quête du bonheur. Est-ce que cette quête paraît inaccessible ? perdue d'avance ? Le problème, c'est que si c'est le cas, c'est essentiellement à cause de l'existence... du pognon ! "Nul ne peut servir deux maitres; car, ou il haira l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à l'un et méprisera l'autre" (Mt 6:24) C'est le Bonheur ou c'est l'argent. Pas les deux.

Aujourd'hui, les usurpateurs et leurs vassaux (ceux qui ont été désignés par le peuple) concoctent un traité nommé TAFTA qui n'a rien d'un tissu raffiné, noble et soyeux comme son acronyme pourrait le laisser croire. Non, c'est en fait une toile grossière dont on tisse les camisoles, un carcan aux mailles métalliques, froides, rugueuses, mortelles que les usurpateurs vont passer autour du cou des États. Ces États qui se meurent déjà progressivement des méfaits de ces usurpateurs : détournement d'argent, guerres, corruptions, taxes, dettes, austérité, produits toxiques...