Cohérence

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dimanche, 1 février 2015

Un nouveau concept

Nos élus sont formidables ! Mais certains le sont plus que d'autres.
Cette semaine, c'est M. François C., maire d'une riante bourgade côtière, qui vient de se révéler. Jusqu'ici, il se contentait de diriger sa commune de manière traditionnelle, s'ingéniant à décider de tout pour le bien de ses administrés qui se laissent porter au gré de ses envies, de ses desiderata. Bien sûr, quelques amis du maire peuvent le conseiller afin que celui-ci prenne des décisions bienveillantes envers eux, mais le plus généralement, c'est lui seul qui décide de tout.

Récemment élu sénateur, M. C. ayant peut-être trouvé la tâche trop lourde, ou se sentant trop seul, perdu dans un hémicycle où il ne tenait plus la vedette, a fait appel à son ingéniosité. Il a donc lancé un grand jeu-concours intitulé "Aux amendements, citoyens !". L'idée est de donner aux citoyens - qui en France n'ont jamais droit au chapitre puisque la démocratie y est seulement représentative, autrement dit, seuls les élus décident - la possibilité de soumettre un amendement à un projet de loi. Les auteurs des cinq meilleurs amendements verront leur amendement présenté devant l'hémicycle sénatorial et seront invités à une réunion de travail au Sénat ! Cétépatan, n'est-ce pas ?

Dans la générosité de sa proposition, ne pourrait-on déceler une astuce de notre sénateur pour éviter d'avoir à lui-même se creuser les méninges pour produire de tels amendements ? Comment des citoyens, qui n'ont pour la plupart aucune idée de la manière dont s'écrit la loi, pourront-ils relever ce défi avec pertinence ? L'autre astuce ne consisterait-elle pas à rassembler un grand nombre d'amendements destinés à engorger les procédures et les débats concernant ce projet de loi ? Mystère. Mais au moins, M. C. aura inventé un nouveau concept : la démagocratie !

jeudi, 20 juin 2013

Déménager sans (trop) galérer

Suite à une récent déménagement, je me suis trouvé confronté aux difficultés du changement. La seule manière de déménager sans encombre est encore de bien connaître et anticiper les problèmes.

Bien sûr, il faut commencer par trouver son nouveau point de chute, enchaîner les visites, évaluer rapidement si l'on est intéressé ou pas, se décider, puis remplir tout les obligations administratives associées. Ensuite, l'idéal est pouvoir disposer du lieu un peu avant le déménagement proprement dit, au moins pour faire le relever des différents compteurs. Évidemment, cela n'est pas toujours possible. Alors on peut s'occuper de toutes les résiliations et toutes les ouvertures d'accès pour les réseaux aujourd'hui indispensables : en premier lieu l'eau potable (à mon arrivée, elle était coupée !), puis l'électricité (à mon arrivée, elle était coupée aussi !), éventuellement le gaz, puis les télécommunications (téléphone, internet). Si pour l'eau la procédure est plutôt simple et rapide, ce n'est pas le cas pour l'électricité ou les télécom. Il faut donc s'y prendre à l'avance en choisissant un fournisseur et en le contactant une bonne semaine avant. Comme le choix du fournisseur est parfois un engagement long, il n'est pas superflu de prendre le temps de bien le choisir, en tenant compte du lieu où l'on va s'installer.
Autres points de vigilance : le courrier. La procédure de suivi du courrier est payante et n'est effective qu'au bout de huit jours. Faîtes bien attention à cocher la petite case au bas du contrat pour ne pas que la Poste vende votre nouvelle adresse à des sociétés de marketing direct, autrement votre nouvelle boîte aux lettres sera déjà pleine de publicité dès avant votre arrivée !
Bien sûr, il faut aussi contacter votre assureur rapidement, afin de disposer d'une couverture dès la remise des clefs.
Pour le reste, c'est moins urgent : prévenir sa banque, les organismes de sécurité sociale (caisse de sécu, CAF, pôle emploi, etc), l'organisme de complémentaire santé, le centre des impôts, les revues auxquelles vous êtes abonné, les associations dont vous êtes adhérent, vos proches, etc.
Pour ne rien oublier, je vous invite à faire une liste de tous ceux que vous devrez prévenir, et la liste est souvent longue.

Déménager, c'est toujours un casse-tête, autant que ça ne soit pas trop casse-pied...

mercredi, 1 mai 2013

Information ou propagande ?

On reçoit, dans nos boîtes aux lettres, toutes sortes de choses : des revues, des factures, des avis divers et variés, des kilos de publicités (à moins d'avoir expressément indiqué sur la façade de sa boîte aux lettres que l'on n'en veut décidément pas), des bulletins d'information réguliers de la part d'une association à laquelle on a fait un don ou d'une collectivité territoriale, telle que la mairie, le conseil général ou le conseil régional. On pourrait penser que les bulletins de ces administrations visent à informer les citoyens des activités de leurs élus et des fonctionnaires attachés à leur collectivité. C'est en général le cas... mais pas toujours de manière bien informative !

Je m'explique, en m'appuyant sur un cas réel. L'accent du Sud est la revue mensuelle du conseil régional de la Région Languedoc-Roussillon. Cette revue présente les activités du conseil régional, les financements alloués pour tel ou tel besoin etc. Il s'agit pour la région d'informer, mais pas uniquement, car la revue sert aussi de propagande pour vanter les mérites de la Région et donc, indirectement, souligner la qualité des décisions prises par les élus du conseil régional.

Exemple concret : dans le numéro de mars 2013, p. 22, on trouve un article titré "Le sport, c'est bon pour la santé... et aussi pour l'économie". La première phrase de l'article est claire : "Pour un 1 euro investi par la Région dans les manifestations sportives, près de 50 euros sont réinjectés dans l'économie régionale." Selon l'article, cette affirmation serait tirée d'une étude dont les références ne sont pas mentionnées. Plus loin, on apprend que "... sur l'année 2011, les 109 manifestations recensées ... ont rapporté 42 millions d'euros au tissu économique régional.". En supposant que cette étude non identifiée ait été réalisée par des personnes compétentes et honnêtes (impossible de le vérifier), on peut prendre cette somme comme argent comptant. En s'appuyant aussi sur la première phrase, déjà citée, on peut en déduire que la région a certainement versé autour de 840 000 euros (un cinquantième des 42 millions) de subventions en 2011 pour ces 109 manifestations sportives. Pourquoi pas. Et alors ? N'y a-t-il pas quelque chose de pas très net dans tout ça ? Oui, la première phrase induit le lecteur en erreur. Elle veut nous faire croire que la Région est capable de faire des "investissements" qui rapportent 50 pour 1. Un retour sur investissement plutôt magistral, non ? Mais compte-tenu du contexte économique actuel, ce taux de retour n'est pas du tout crédible. 50 pour 1, c'est ce que le lecteur retiendra de l'article, mais ce n'est pas la réalité. Une information n'est pas donnée dans l'article : le taux de subvention moyen de la région dans ces manifestations. Hé oui ! car la Région ne finance pas ces manifestations en totalité. Elle n'a peut-être versé que 50 %, 10 % ou 1 % du budget total. Comment savoir ? Et forcément, si la région ne finance pas la totalité de ces manifestations, il n'est pas bien légitime pour elle de se prévaloir de la totalité des fruits de ces manifestations.

Mon explication n'est pas claire ? Prenons les choses sous un autre angle. Supposons que j'ai 100 euros à investir dans un projet qui va coûter 50 000 euros. Je le finance à un cinq-centième, soit 0,2%. Si le projet rapporte 100 000 euros, et que je dis : "Pour 100 euros que j'ai investis, le projet a rapporté 100 000 euros", je fais croire que ce bénéfice est dû uniquement à mes 100 euros : le projet a rapporté mille fois la somme investie ! Mais en fait, il y a d'autres personnes qui ont investi 49 900 euros dans ce projet et qui pourraient dire la même chose. En réalité, à partir de 50 000 euros, le projet a rapporté 100 000 euros, soit le double de l'investissement. Et donc mes 100 euros ont rapporté le double : 200 euros, et c'est tout.

Pour revenir à l'article en question, comme il ne mentionne pas combien d'argent a été nécessaire pour organiser ces 109 manifestations (l'investissement total), ni le taux de subvention moyen (qui permettrait de retrouver l'investissement total) et bien on ne peut pas savoir quelle est la part des 42 millions d'euros qui est vraiment à mettre sur le compte de la Région ! Et ne disposant pas des références de l'étude, il m'a été impossible d'accéder à cette information.

Au bout du compte, je ne sais toujours pas si la région a réellement bien utilisé sont argent, par contre je sais qu'elle n'a pas cherché à m'informer. Sur ce coup-là, il est clair qu'il s'agissait bien d'un article de propagande. De là à en déduire que L'accent du Sud n'est qu'un outil de communication...