Cohérence

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

dimanche, 15 septembre 2013

Tout le monde a besoin d'un défi

Oui, certains se lancent seuls sur les océans, d'autres escaladent des montagnes vertigineuses, certains tentent de survivre dans des conditions inhumaines, par exemple en zone polaire, ou dans une forêt vierge. Un autre a sauté en parachute depuis une navette spatiale, celui-va explorer les profondeurs sous-marines. Mais aujourd'hui, le super-méga-défi qui dépasse tous les autres est celui que personne n'ose tenter : se déconnecter des machines électroniques et de l'internet ! J'en veux pour preuve, le défi timbré de M. Toulemonde.

Ce dynamique cadre parisien a décidé de prendre 40 jours pour changer... de cadre de vie. Il troque l'agitation et le confort citadins de la mégapole, pour la vie ascétique sur une île déserte à l'autre bout du monde. Tel un candidat de Koh Lanta, il va devoir construire son abri, pêcher des poissons, chasser des lézards et ramasser des herbes et des vers de racines pour survivre, mais sans équipiers et sans caméras. Enfin...
Oui, car avant de prendre la mer pour rallier cette île déserte, M. Toulemonde a fait un choix concernant ce qu'il emporterait pour ces 40 jours. Et il a choisi des panneaux solaires, un téléphone satellitaire et un deux ordinateurs portables, histoire de rester connecté au monde. En fait, son idée, c'est de continuer à travailler depuis son île avec ses collaborateurs parisiens ! Pour lui, la survie passe par le travail et dépendra donc de la qualité de son accès internet. Il est prêt à renoncer à tout sauf à son accès internet et à son travail... Troublant.
Je m'interroge.

Je me demande ce que veut prouver au monde ce monsieur.

  • Prouver qu'il est possible de survivre seul sur une île déserte ? Il me semble que ce n'est pas nouveau, d'autres l'on fait avant lui.
  • Prouver qu'un cadre parisien est capable de survivre seul sur une île déserte sans métro, sans scooter, sans vélib, sans restaurant japonais, sans Paris Plage, sans Franprix, sans café, sans réfrigérateur, sans surgelé, sans four à micro-ondes, sans pain et sans jambon ? En effet, c'est déjà plus inhabituel et ça aurait même pu être très impressionnant s'il n'y avait cette incongruité : emporter tout le matériel électronique cité plus haut.
  • Prouver que l'on peut garder une activité professionnelle normale, même en vivant à l'autre bout du monde ? Oui, le télétravail existe (pour ceux qui ont un travail de bureau ne dépendant que d'une ligne téléphonique, d'un ordinateur et d'un accès à l'internet).
  • Prouver que l'internet est accessible même sur une île déserte de l'Océan Indien ? Bon, d'accord, mais quel intérêt ? Cela suffira-t-il à prouver que l'Humanité a progressé ? Je reste dubitatif.


En fait, j'ai finalement une idée sur la question : M. Toulemonde voudrait quitter l'agitation urbaine mais il ne peut pas en raison de ses engagements professionnels. Plutôt que prendre un congé sans solde pour réaliser son rêve, il a négocié avec son patron pour travailler durant 40 jours sur une île déserte. Ainsi il gagne sur - presque - tous les plans : il est toujours rémunéré, il fait de la publicité pour son employeur, il réalise son rêve (mais il continue de bosser). Au bout du compte, c'est ne sera un défi que pour lui-même, car question démonstration, message, cohérence, il faudra repasser...

dimanche, 28 juillet 2013

le n'importe quoi biologique

Biologique (abrégé en "bio") : naturel, issue de la vie, respectant la vie, la nature, les écosystèmes Aujourd'hui, il existe de magasin "bio", distribuant des produits labellisés "bio". Acheter un produit bio, c'est être conscient que la production, le transport, la distribution des produits de consommation courante peuvent, et sont bien souvent, nuisibles à l'environnement et à la nature. En achetant bio, on cherche à réduire autant que faire se peut ces nuisances. Mais ce critère, s'il est nécessaire, est-il pour autant suffisant ?

En rentrant dans un magasin bio, la réponse saute aux yeux : sel de l’Himalaya, savon d'Alep, ananas de Guadeloupe, riz thaï, tofu allemand, courgettes d'Italie,... Habitant le sud de la France, je suis étonné et je m'interroge. Pourquoi ne puis-je trouver en rayon du sel et du riz de Camargue ? du savon de Marseille ? du tofu de Revel ? des légumes du département ou du canton ? Même le pain bio est livré chaque semaine par un boulanger produisant à plus de 200 km de chez moi ! Et pourquoi faire venir des ananas, des bananes ou des mangues de l'autre bout du monde alors que la région peut me fournir en abricots, pêches, prunes, pommes, fraises à profusion ?

La question de la provenance des produits alimentaires se trouve en lien avec plusieurs autres questions :

  • Celle des conditions de productions (sous serre, en plein champ)
  • Celle des conditions de travail des producteurs (salaire de la main d’œuvre, type de contrat)
  • Celle des conditions de stockage de la production (réfrigération, atmosphère protégée)
  • Celle de la distance parcourue par le produit et du mode de transport retenu (train, camion, bateau, avion, vélo...)
  • Celle de l'emballage du produit (carton, plastique, verre, recyclable, pas d'emballage)

Les différents labels bio ne certifient finalement qu'une petite partie des éléments qui font qu'un produit dont la consommation, pour moi, sera respectueuse au mieux de l'environnement.

Un bon produit bio est produit local, de saison, non emballé, fraîchement récolté... Si j'avais un jardin, c'est de là qu'il viendrait. En attendant, les magasins bio sont truffés de ces produits incohérents qu'on achete faute de mieux ou parce qu'on ne fait pas attention. Finalement les AMAP ont du bon...

jeudi, 11 juillet 2013

Le débat public national : j'ai dit ridicule ?

Certaines questions concernent de près ou de loin tout le monde et la prise de décision demande avant toute chose d'écouter ce que chacun a à dire. Depuis quelques années, en France, existe une Commission Nationale du Débat Public. Saisie pour tous les grands projets d'infrastructure, elle met en place des Commissions Particulière du Débat Public chargée d'organiser, pour un projet précis généralement de grande envergure (régionale ou nationale), des réunions de débat mettant autour d'une même table porteurs de projets, les experts, les opposants et en face les citoyens. L'objectif est d'éviter la décision unilatérale et, au contraire, de faire participer un maximum de citoyens.

Malheureusement, ces commissions n'ont généralement pas de moyen ! A tel point que les débats organisés tournent parfois au ridicule. Sur une question comme celle de la construction de l'EPR à Flamanville, par exemple, la décision de construction du réacteur était déjà prise au moment du débat. Pour le débat sur le stockage de déchets radioactifs à Bure, dans la Meuse, il n'a pas été possible d'assurer la tenue de réunions publiques sereines (en raison des opposants au projet) et c'est finalement... sur internet, que se tiennent les débats. Outre le fait que tout le monde n'a pas accès à l'internet, ce débat en ligne n'a été annoncé par quasiment personne (je le vois annoncé uniquement sur le site internet de France 3 Champagne-Ardenne. Je ne sais pas si les journaux ou les télés en on parlé). Au bout du compte, l'organisateur, M. Bernet, doit se contenter une centaine de questions posées et de 819 connexions sur internet. Un audimat ri-di-cule au regard des enjeux de ce débat, mais aussi au regard de n'importe quelle chaîne de télévision ou de radio. Remarquez, lorsque la réunion se tient "en vrai" dans la salle des fêtes d'un petit village, ce n'est certainement pas mieux.

Pourtant, j'écris ces lignes au début du XXIe siècle, où les médias de masse sont légion, où quand on le veut il est possible de toucher par un seul canal toucher des millions de personnes. Ma question est évidente : à quand le débat public en prime-time sur une chaîne du service public ? Je ne demande pas 30 heures de direct comme le Téléthon, mais juste deux heures de débat interactif comme il s'en fait déjà sur de nombreuses chaînes. Et sur des sujets autrement plus futiles...

Post-scriptum : Pour quelle raison n'a-t-on pas vu le débat national sur la transition énergétique à une heure de grande écoute sur une chaîne du service public ? Peut-être bien parce que ça n'intéressait pas ces chaînes et que ce risquait de réduire l'audimat !

lundi, 24 juin 2013

Ca n'a pas de sens

Quitte à m'activer sur les autoroutes de l'information en rédigeant ce blog, autant vous parler de la quête du Graal des temps modernes : donner un sens au monde qui nous entoure. En effet, le monde est très complexe et beaucoup de choses n'y ont pas de sens. Et s'il y a bien une chose qui n'a pas de sens, qui tourne en rond et qui fait tourner en bourrique la Terre entière, c'est bien l'argent.

Ce "machin" n'a ni odeur, ni bruit, ni couleur ; il est discret, car très fortement immatériel ; léger comme le vent, il peut faire le tour de la Terre en quelques nanosecondes à la vitesse de l'information. Bref, il faut ouvrir les yeux : l'argent n'est rien. D'ailleurs, à la base, ce n'est qu'un outil pour faciliter les échanges entre les gens, outil accompagné d'un certain nombre de règles : règles comptables, monétaires et bancaires censées être équitable pour que l'usage de l'argent soit une source de paix et d'entente.
Mais voilà, depuis qu'il existe, l'argent a bien changé, il a perdu sa vocation première pour n'être quasiment plus aujourd'hui qu'un outil de pouvoir et d'asservissement. Tant d'exemples le confirment : ceux qui ont beaucoup d'argent l'accumulent et en gagnent toujours plus sans avoir à bouger le petit doigt, ceux qui n'ont pas d'argent sont pour beaucoup dans la misère et exclus de la société, ceux qui ont un peu d'argent triment tant qu'ils le peuvent pour en gagner plus, mais bien souvent sans réussite. L'argent ne sert-il plus qu'à entériner une société de caste ?
Étonnamment, face à cet état de fait, bien peu de monde réagit. Il y a bien quelques collectifs, quelques associations, mais que représentent-ils face à la grande majorité des victimes du système monétaire et financier actuel... qui le soutiennent ! généralement sans s'en apercevoir. Comment ? Mais c'est bien simple, il s'agit de ceux qui veulent le beurre et l'argent du beurre ! Ils veulent des produits de qualité mais pas chers ; ils veulent devenir propriétaire d'une belle maison mais n'ont les moyens que pour un petit appartement ; ils veulent des services publics de qualité mais rechignent à payer des impôts. Avoir les beurre et l'argent du beurre, ça n'est pas possible. Ceux qui y croient se bercent d'illusion ou bien sont des escrocs.

Beaucoup de ces personnes, pour préparer leur retraite sont prêtes à exploiter leur semblable, à les rendre malades voire à les mettre au chômage. Ça a l'air odieux, mais c'est pourtant la réalité, car que fait-on quand on "place de l'argent pour ses vieux jours" ? On ne fait, ni plus ni moins que soutenir la bourse, la spéculation et les entreprises les plus profitables (généralement les moins vertueuses) afin d'espérer toucher au bout du compte... les intérêts. Les intérêts, en fait il s'agit peu ou prou de l'argent gagné par ceux qui ont travaillé à la place de l'épargnant. Dans certains cas, les fonds de pension achètent une entreprise, la pressurent puis la mettent en liquidation, laissant tous les salariés sur le carreau. Ça n'a pas de sens !

Bref, pour donner un sens à sa vie, il y a au moins une chose à faire : oublier l'argent, ou au moins cesser de s'imaginer que c'est l'accumulation d'argent qui rend heureux. Non, ce qui rend vraiment heureux n'a pas de prix et ne se vend pas : il se donne...

jeudi, 20 juin 2013

Déménager sans (trop) galérer

Suite à une récent déménagement, je me suis trouvé confronté aux difficultés du changement. La seule manière de déménager sans encombre est encore de bien connaître et anticiper les problèmes.

Bien sûr, il faut commencer par trouver son nouveau point de chute, enchaîner les visites, évaluer rapidement si l'on est intéressé ou pas, se décider, puis remplir tout les obligations administratives associées. Ensuite, l'idéal est pouvoir disposer du lieu un peu avant le déménagement proprement dit, au moins pour faire le relever des différents compteurs. Évidemment, cela n'est pas toujours possible. Alors on peut s'occuper de toutes les résiliations et toutes les ouvertures d'accès pour les réseaux aujourd'hui indispensables : en premier lieu l'eau potable (à mon arrivée, elle était coupée !), puis l'électricité (à mon arrivée, elle était coupée aussi !), éventuellement le gaz, puis les télécommunications (téléphone, internet). Si pour l'eau la procédure est plutôt simple et rapide, ce n'est pas le cas pour l'électricité ou les télécom. Il faut donc s'y prendre à l'avance en choisissant un fournisseur et en le contactant une bonne semaine avant. Comme le choix du fournisseur est parfois un engagement long, il n'est pas superflu de prendre le temps de bien le choisir, en tenant compte du lieu où l'on va s'installer.
Autres points de vigilance : le courrier. La procédure de suivi du courrier est payante et n'est effective qu'au bout de huit jours. Faîtes bien attention à cocher la petite case au bas du contrat pour ne pas que la Poste vende votre nouvelle adresse à des sociétés de marketing direct, autrement votre nouvelle boîte aux lettres sera déjà pleine de publicité dès avant votre arrivée !
Bien sûr, il faut aussi contacter votre assureur rapidement, afin de disposer d'une couverture dès la remise des clefs.
Pour le reste, c'est moins urgent : prévenir sa banque, les organismes de sécurité sociale (caisse de sécu, CAF, pôle emploi, etc), l'organisme de complémentaire santé, le centre des impôts, les revues auxquelles vous êtes abonné, les associations dont vous êtes adhérent, vos proches, etc.
Pour ne rien oublier, je vous invite à faire une liste de tous ceux que vous devrez prévenir, et la liste est souvent longue.

Déménager, c'est toujours un casse-tête, autant que ça ne soit pas trop casse-pied...

lundi, 27 mai 2013

La folie humaine

Dépasser sa condition naturelle, voilà ce qui depuis longtemps déjà fait courir l'humanité. Tout ce que l'on appelle "progrès" vise à accroître le confort, la santé, le pouvoir des hommes, et à réduire les souffrances, les angoisses, les "agressions" de la nature sur l'homme. La curiosité et l'intelligence ont permis le développement des sciences et des techniques qui ont permis de maîtriser de nombreux phénomènes naturels : logement, cuissons, vêtement, agriculture, chauffage, transport, médecine, réfrigération... La préhistoire est bien loin, et l'on vit aujourd'hui comme des rois. C'est fantastique.

"On n'arrête pas le progrès", même s'il laisse parfois sur son passage quelques mauvais souvenirs liés à l'inconséquence ou à la folie des hommes : la maîtrise du feu peu dégénérer en incendie, la poudre à canon a permis aux hommes de rendre les guerres beaucoup plus meurtrières que lorsqu'il n'y avait que des pierres à lancer, le pétrole a pu recouvrir les mers, la construction de grands bâtiments a pu mener à des effondrements dramatiques, les accidents de transports sont quotidiens... La liste de ces mauvais souvenirs est presque aussi longue que celle de ces fameux "progrès". Heureusement, les mauvais souvenirs s'oublie... dans la mesure où ils se conjuguent au passé. Mais que faire d'un progrès, d'une technologie qui serait capable de détruire, plus ou moins à petit feu, mais pendant très très très longtemps ?

Les pesticides ? Les dioxines ?
Et les poubelles, les montagnes de poubelles ? toxiques parfois.
Et les déchets à vie longue ? ces déchets radioactifs qui vont rester dangereux pendant 100 000 ans, que l'on ne pourra jamais détruire, que l'on ne pourra jamais ni envoyer au fin fond de l'univers, ni vers le centre de la terre, que l'on devra côtoyer tout ce temps sans jamais les oublier sous peine que les enfants des enfants de nos enfants les retrouvent un jour, par hasard, dans leur jardin, dans leur eau ou dans leur assiette ?
Les déchets radioactifs sont la pire chose qui pouvait arriver à notre humanité. Ils sont la pire chose que notre humanité pouvait enfanter. Détruire la matière dans un réacteur est contagieux car tout ce qui est radioactif est susceptible de transmettre cette radioactivité à la matière qui se trouve à proximité. La radioactivité tue. Les déchets radioactifs tueront.

Encore une petite centrale ?...

vendredi, 24 mai 2013

Je vais bien, tout va bien

"Dans la vie faut pas s'en faire. Moins je n'm'en fais pas. Ces petites misères seront passagères, tout ça s'arrangera..." (air connu)
On pourrait appeler cette philosophie de la vie le "lâcher prise". Finalement, le monde, les autres sont trop complexes. Si tout va de travers, pourquoi se casser la tête alors que finalement, "tout ça s'arrangera". Relativiser, oui, ça aide à vivre. Arrêter de râler de tout et de rien, c'est peut-être une façon d'approcher du bonheur. Ne pas se faire une montagne d'une souris simplifie la vie, et parfois la providence se charge de régler les problèmes. Tant mieux.
La solution ne serait-elle finalement que dans la tête, dans la façon de voir le monde et de réagir face aux situations délicates ? La méthode Coué est plutôt populaire : "Je vais bien, tout va bien.", "Quand l'appétit va, tout va.", "Tout va très bien, madame la marquise" (autre air connu). Plus de tracas, plus d'angoisse, le pied quoi ! Pourtant un nombre incalculable de mes contemporains semblent ne pas connaître cette méthode ou ne pas savoir l'appliquer puisqu'ils se rabattent sur le consommation de diverses drogues destinées à leur remonter le moral : tabac, herbes folles, poudres de perlinpimpin, alcools éthérés, antidépresseurs, et même chocolat noir.
A moins que cette méthode ne soit pas aussi efficace qu'on veut bien l'entendre ?

Oui, car finalement se persuader que tout va bien quand tout va mal, n'est au fond qu'une technique de fuite. Ça soulage un moment, peut-être, mais nier ou demeurer inconscient du danger de la situation, c'est très risqué et car ça ne règle rien. Miser sur la providence, la chance (jeu de hasard) ou sur la solidarité du voisin est toujours très aléatoire. Au bout du compte, la méthode Coué peut devenir non seulement inefficace mais même s'avérer dangereuse.
Au cœur de tout cela, c'est la maîtrise de sa propre vie qui est en jeu. Refuser cette maîtrise, c'est effectivement lâcher prise et il est en effet impossible de tout maîtriser dans sa vie. Mais entre ne pas tout maîtriser (et l'accepter) et ne rien maîtriser, il y a une différence énorme.
Il me semble que beaucoup de personnes s'imaginent que le monde tel qu'il est est immuable et qu'on ne le changera pas, que leur vie est telle qu'elle est et que "c'est mieux que si c'était pire", qu'il n'ont moyen d'agir que sur des détails insignifiants, qu'il leur faut donc se résigner à leur sort, faire avec et "ne pas s'en faire". Cette approche est très courante.
Pourtant, dans sa tête, parfois, on s'imagine autre chose, on rêve la nuit - et parfois le jour - on se dit que si on avait un peu de pouvoir on chasserait les nuages pour retrouver le bleu du ciel, on jetterait les malheurs du monde dans un grand trou, on exigerait du voisin qu'il fasse taire son chien qui aboie sans cesse, on changerait de vie. Et au réveil, on retourne à ce train-train quotidien que l'on regarde passer comme un vulgaire ruminant.
Alors il faut trouver une autre solution, et je crois qu'il y en a une : les autres !

Les autres, contrairement à ce qu'on peut croire, peuvent être très utiles. Ils peuvent m'écouter, me considérer, me faire confiance, me donner confiance en moi, m'apprendre des choses, compter sur moi, me soutenir, me soulager, m'aimer, échanger avec moi, partager, me soigner, me guérir, me donner envie de vivre, d'agir, m'enthousiasmer, me fasciner, me transmettre de la joie, m'accompagner. Bien sûr, certains autres peuvent me faire souffrir et j'ai intérêt à les éviter. Mais la plupart des autres pourront m'apporter beaucoup, si j'arrive à entrer en relation avec eux. Mais comment faire ? Et quel genre de relation ? Le réseau social, avant d'être virtuel et distant, c'est celui que l'on forme avec sa famille, ses amis, ses collègues, ses voisins et toutes les personnes que l'on peut être amené à croiser sur sa route. Avec les autres, je vais pouvoir avancer, grandir, reprendre en main ma vie et même, peut-être, commencer à changer le monde et la vie des autres...

mercredi, 1 mai 2013

Information ou propagande ?

On reçoit, dans nos boîtes aux lettres, toutes sortes de choses : des revues, des factures, des avis divers et variés, des kilos de publicités (à moins d'avoir expressément indiqué sur la façade de sa boîte aux lettres que l'on n'en veut décidément pas), des bulletins d'information réguliers de la part d'une association à laquelle on a fait un don ou d'une collectivité territoriale, telle que la mairie, le conseil général ou le conseil régional. On pourrait penser que les bulletins de ces administrations visent à informer les citoyens des activités de leurs élus et des fonctionnaires attachés à leur collectivité. C'est en général le cas... mais pas toujours de manière bien informative !

Je m'explique, en m'appuyant sur un cas réel. L'accent du Sud est la revue mensuelle du conseil régional de la Région Languedoc-Roussillon. Cette revue présente les activités du conseil régional, les financements alloués pour tel ou tel besoin etc. Il s'agit pour la région d'informer, mais pas uniquement, car la revue sert aussi de propagande pour vanter les mérites de la Région et donc, indirectement, souligner la qualité des décisions prises par les élus du conseil régional.

Exemple concret : dans le numéro de mars 2013, p. 22, on trouve un article titré "Le sport, c'est bon pour la santé... et aussi pour l'économie". La première phrase de l'article est claire : "Pour un 1 euro investi par la Région dans les manifestations sportives, près de 50 euros sont réinjectés dans l'économie régionale." Selon l'article, cette affirmation serait tirée d'une étude dont les références ne sont pas mentionnées. Plus loin, on apprend que "... sur l'année 2011, les 109 manifestations recensées ... ont rapporté 42 millions d'euros au tissu économique régional.". En supposant que cette étude non identifiée ait été réalisée par des personnes compétentes et honnêtes (impossible de le vérifier), on peut prendre cette somme comme argent comptant. En s'appuyant aussi sur la première phrase, déjà citée, on peut en déduire que la région a certainement versé autour de 840 000 euros (un cinquantième des 42 millions) de subventions en 2011 pour ces 109 manifestations sportives. Pourquoi pas. Et alors ? N'y a-t-il pas quelque chose de pas très net dans tout ça ? Oui, la première phrase induit le lecteur en erreur. Elle veut nous faire croire que la Région est capable de faire des "investissements" qui rapportent 50 pour 1. Un retour sur investissement plutôt magistral, non ? Mais compte-tenu du contexte économique actuel, ce taux de retour n'est pas du tout crédible. 50 pour 1, c'est ce que le lecteur retiendra de l'article, mais ce n'est pas la réalité. Une information n'est pas donnée dans l'article : le taux de subvention moyen de la région dans ces manifestations. Hé oui ! car la Région ne finance pas ces manifestations en totalité. Elle n'a peut-être versé que 50 %, 10 % ou 1 % du budget total. Comment savoir ? Et forcément, si la région ne finance pas la totalité de ces manifestations, il n'est pas bien légitime pour elle de se prévaloir de la totalité des fruits de ces manifestations.

Mon explication n'est pas claire ? Prenons les choses sous un autre angle. Supposons que j'ai 100 euros à investir dans un projet qui va coûter 50 000 euros. Je le finance à un cinq-centième, soit 0,2%. Si le projet rapporte 100 000 euros, et que je dis : "Pour 100 euros que j'ai investis, le projet a rapporté 100 000 euros", je fais croire que ce bénéfice est dû uniquement à mes 100 euros : le projet a rapporté mille fois la somme investie ! Mais en fait, il y a d'autres personnes qui ont investi 49 900 euros dans ce projet et qui pourraient dire la même chose. En réalité, à partir de 50 000 euros, le projet a rapporté 100 000 euros, soit le double de l'investissement. Et donc mes 100 euros ont rapporté le double : 200 euros, et c'est tout.

Pour revenir à l'article en question, comme il ne mentionne pas combien d'argent a été nécessaire pour organiser ces 109 manifestations (l'investissement total), ni le taux de subvention moyen (qui permettrait de retrouver l'investissement total) et bien on ne peut pas savoir quelle est la part des 42 millions d'euros qui est vraiment à mettre sur le compte de la Région ! Et ne disposant pas des références de l'étude, il m'a été impossible d'accéder à cette information.

Au bout du compte, je ne sais toujours pas si la région a réellement bien utilisé sont argent, par contre je sais qu'elle n'a pas cherché à m'informer. Sur ce coup-là, il est clair qu'il s'agissait bien d'un article de propagande. De là à en déduire que L'accent du Sud n'est qu'un outil de communication...

mardi, 30 avril 2013

La rumeur des corbeaux

Tous les matins, tous les soirs, je les entends de mon poste. Les corbeaux, au risque de se répéter, s'égosillent à qui mieux mieux : croi, croi, croi ! Je crois qu'ils veulent me dire quelque chose. Je tends un peu mieux l'oreille : croi-sens, croi-sens, croi-sens. Ce que je crois a-t-il un sens ? Ce que disent les corbeaux en a-t-il un ? De quoi parlent-ils vraiment ? Je ne comprends pas. La croissance ? L'a-croissance ? C'est drôle, un mot pourrait-il être lui-même et son contraire ? Dans ce croissancement généralisé, de tous ces corbeaux croissansant sur tous les toits, sur toutes les ondes, dans tous les journaux, je ne comprends plus ce qu'ils veulent dire. Au lieu de brailler aux corneilles, ne pourraient-ils pas se poser un peu, souffler, réfléchir quelques minutes et m'expliquer vraiment le sens de leurs discours. De quoi parlent-ils ? La croissance, oui, mais de quoi ? La croissance d'une racine, cherchant un peu d'humidité ? La croissance de la glace sur un étang gelé ? La croissance sans quoi n'a pas de sens !

La croissance, c'est un accroissement, c'est quand quelque chose grandit et se développe, comme la croissance d'un enfant que l'on mesure de temps à autres à l'aide d'un crayon rouge sur une toise. Grandir, se développer, c'est sain, c'est naturel pour une plante, pour un jeune. Mais si tout croassait, que deviendrait le monde ? Si les nuages croissaient sans cesse, quand reverrions-nous le soleil ? Si la température ne cessait de croître, comment se rafraîchirait-on ? Si le niveau de la mer s'accroissait toujours, faudrait-il installer les ports dans les montagnes ? Il y a bien quelques croissances que l'on espère durables et pour chacun : la croissance de l'amour, celles de la paix et la joie, la croissance de la santé et du bonheur, mais c'est parce que ces choses-là sont souvent trop rares ou fragiles et quand on en dispose, on n'a plus besoin de croasser pour les invoquer. A un certain moment, ces croissances ne sont plus indispensable.

Quand ils croassent, les corbeaux n'ont pas de notion de limite ni de besoin ni de nature. Il faut la croissance, il faut croasser, parce que c'est dans leur nature de corbeau de croasser. Comment leur expliquer que leurs braillements me tapent sur le système, qu'il ne mène à rien, qu'il n'est qu'une illusion, un miroir aux alouettes pour corbeaux ? Croasser aiderait-il à croître ? à y croire ? La croissance est-elle un formule magique ? une prière auto-réalisatrice ? une incantation maléfique d'oiseaux de mauvais augure ? Une oraison à dieu Baal ? Ca en a tout l'air, tant les mots n'ont plus de sens ; tant l'évidence semble incontournable. Ce dieu, quel est-il ? Peut-être sa majesté des corbeaux, logeant dans l'un de ces palais qu'on appelle bourse, ou à la City de Londres, ou dans un chalet helvète. Ce dieu invisible, tant il est discret, n'a édicté qu'un seul commandement, la croissance, ce qui fait que ce dieu et la croissance se confondent. Ils ne font qu'un. Ce dieu est puissant car il a convaincu tous les corbeaux du monde à croasser d'une même voix. Mais la croissance est fragile, elle se fatigue parfois, s'essouffle et a tel point qu'on la perd et ce sont les corbeaux qui doivent s'époumoner à qui mieux mieux pour l'a rappeler. La croissance ! La croissance ! Encore plus ! toujours plus !

La croissance est solitaire. On dit bien La croissance, pour souligner qu'on ne voit qu'elle, qu'il n'y a qu'elle qui compte. En fait, il y a plusieurs croissances, mais quand on parle Des croissances, la croissance est morte de trouille, et tous les corbeaux qui la désirent follement avec. Se pourrait-il qu'elle ne soit pas la seule et unique ? Se pourrait-il que d'autres croissances puissent lui ravir sa prééminence divine et majestueuse ? Se pourrait-il que d'autres croissances cherchent à porter ombrage à son pouvoir absolu ? Alors pour ne pas la froisser, on parle plutôt de la croissance, mais en réalité, il s'agit des croissances de tout ce qui a du sens, ces croissances durables que je citais plus haut, et toutes leurs copines : la croissance de l'amour, de la convivialité, de la solidarité, de la paix, de la joie. Elles ne sont subordonnées à aucun dieu et chacun s'accordera à reconnaître que ce sont ces croissances-là qu'il faut appeler à gorge déployer, car elles sont bien plus indispensables, car elles sont aussi encore plus fragiles et discrètes.
Les prises de bec avec les corbeaux brayard s'annoncent âpres. Pourtant s'ils se posaient quelques minutes sur une branche, s'ils regardaient un peu le monde autour d'eux, s'ils allaient à la rencontre des terriens, peut-être leur ramage changerait et leur plumage suivrait...

lundi, 29 avril 2013

Pour remplir l'espace

Voilà.

Juste un début, timide.

Un premier pas, du bout des doigts, pour tenter de matérialiser une pensée informe, limitée, enfermée parfois, et qui voudrait s'exprimer, se partager, se transmettre, se construire, s'affermir, vivre tout simplement.

D'autres pas viendront,
certainement...

page 2 de 2 -